En Aveyron, le charbon est connu depuis le moyen-âge grâce à ses nombreux affleurements (au moins depuis 1360 d'après charbonnage de France). Cependant, il faudra attendre le XIXe siècle pour qu’il prenne son véritable essor industriel grâce notamment à Élie Decazes qui donnera son nom à la ville de Decazeville (au cours des années 1830 sera créé par ordonnance royale la ville de Decazeville suite à l'arrivée massive d'ouvriers mineurs et sidérurgistes).

 

En 1826, il fonda la société des houillères et fonderies de l’Aveyron. En 1828, grâce aux techniques Anglaises, en remplaçant le charbon de bois par de la houille en complément du minerai de fer (également présent dans la région de Decazeville), la première coulée de fonte sortit du haut fourneau de Firmy.

 

En 1860, l'ingénieur Benoit Rouquarol chargé de la sécurité inventa un appareil respiratoire pouvant être utilisé dans des galeries ou puits inondés. Le scaphandre autonome est né au beau milieu du bassin houiller Aveyronnais.

 

Plusieurs grandes grèves marquèrent le bassin:

-Le 6 octobre 1869, une cinquantaine de mineurs en conflit avec leur chef de poste demandèrent son renvoi. Leur revendication étant refusée, la grève devint générale à partir du 07. Les mineurs envahirent la forge voisine certains forgerons se ralliant à leur combat. Le 09 octobre, la grève se transforma en émeute et la troupe tua 17 personnes...

-Le 20 janvier 1886,  les grévistes suite à une baisse de leur salaire lynchèrent l’ingénieur Jean-Jules Watrin (à l’origine de la baisse). Ce dernier finit défenestré et succomba à ses blessures.

 

La plus importante catastrophe minière du bassin s'est déroulée en 1888. Un coup de grisou tua 49 mineurs au puits Sainte-Barbe de Cransac.

 

L’exploitation par puits cessera en 1966 malgré une grève qui dura 66 jours entre décembre 1961 et février 1962 contre le plan de récession des houillères. Elle continuera jusqu’en 2001 grâce «aux découvertes» dont la plus célèbre est la découverte de Lasalle à Decazeville.

Le bassin a produit environ 110 millions de tonnes de charbon.

 

Plusieurs musées retracent l'épopée minière de l'Aveyron. Ces dernières dépendaient après la nationalisation (avec celle de Carmaux) des houillères d'Aquitaine.

http://musee-patrimoine-industriel-minier.net/      https://www.museedelamine-lucienmazars.fr/

Journal L'illustration en date du 6 février 1886. "Le drame de Decazeville"
Journal L'illustration en date du 6 février 1886. "Le drame de Decazeville"

En Auvergne, le charbon a également été exploité dans cinq départements (Allier, Cantal, Creuse, Haute-Loire et le Puy de Dôme) entre le XVIIIe siècle et le XXe siècle de manière industrielle. Une légende locale raconte que l'exploitation charbonnière au coeur du massif central aurait commencé dans le village de Charbonnier-les-Mines à l'époque Gallo-romaine.

De nombreux petits bassins se succèdent au coeur du Massif Central (Saint-Eloy, Messeix, Brassac-les-Mines, Champagnac...).

Le 26 janvier 1950 à Saint-Eloy-les-Mines un coup de grisou suivi d'un coup de poussière tua 13 mineurs au puits sud.

Le 20 mai 1952 à Frugères-les-Mines, un dégagement de gaz carbonique tua également 12 mineurs au puits du Parc...

L'exploitation par puits se termina en 1978 dans la région. Le charbon fut encore exploité quelques années jusqu'en 1988 par la galerie des Mouillères de Messeix. qui débouchait dans la vallée de la Dordogne puis par "découverte" (mine à ciel ouvert)  jusqu'en 2001.

Puits Saint Joseph (Saint-Eloy-les-Mines).
Puits Saint Joseph (Saint-Eloy-les-Mines).

En Provence, autour de la ville de Gardanne ont été extraits 130 millions de tonnes de charbon (du lignite contenant moins de carbone que la houille et l'anthracite). Ce gisement se serait formé au Crétacé supérieur. Les premiers affleurements ont été exploités dès le XVIe siècle. Par la suite, le charbon sera extrait à l'aide de descenderies (puits inclinés à environ 45° équipés de marches). Plus de 800 descenderies ont été recensées en Provence. Le premier puits sera foncé quant à lui en 1820. Il y en aura environ 50 sur l'ensemble du bassin dont le plus profond était le puits Morandat de plus de 1100mètres de profondeur pour un diamètre de 10mètres. Pour régler les problèmes d'exhaure (eaux souterraines) de 1880 à 1888, la société des charbonnages des Bouches-du-Rhône creusa une galerie de 14km qui déboucha jusqu'à la mer méditerranée via le port de Marseille pour assécher les puits d’exploitation de lignite. Le bassin provençal a fermé ses dernières fosses en 2003.

Dans la région du Dauphiné sur le plateau Matheysin (autour des communes de la Motte d'Aveillans, La Mure et Susville) un gisement d'anthracite a été exploité jusqu'en 1997. L'anthracite est un charbon à très haute teneur en carbone (plus de 90%). La première concession avait été accordée en 1806 par Napoléon 1er à Jules Giroud. Le charbon était connu dans cette région également depuis le moyen-âge.

Le bassin houiller de Decize - La Machine se situe en Bourgogne dans le département de la Nièvre. Dans ce bassin le charbon a été exploité pendant plusieurs siècles (au moins depuis le XVe siècle d'après un rapport du BRGM). La commune de "La Machine" doit son nom au montage par un ingénieur originaire de Liège à la fin du XVIIe siècle (vers 1689) d'un baritel à chevaux surnommé "Machine" par les habitants de la région.  En 1890 au puits Marguerite de la compagnie Schneider, un coup de poussière tua 43 mineurs.Le dernier puits du bassin a fermé ses portes en 1974. En 1983, est né le musée de la mine de la Machine suite à la mobilisation d'anciens mineurs.

Dans les Alpes du Sud, un gisement d'anthracite a été exploité autour de la ville de Briançon entre le XVIIIe et le XXe siècle où une quarantaine de concessions avait été accordé par l'état sur un large périmètre. Inutile de chercher des carreaux de fosses, les galeries étaient creusées directement dans la montagne parfois à plus de 2000m d'altitude. Le charbon était utilisé localement. Le milieu naturel (avec le relief de haute montagne) ne permettait pas une exportation et une mécanisation des exploitations. Après la seconde guerre mondiale, celui-ci était encore abattu au pic aux mines du Freyssinet à 1300m d'altitude. Elle n'étaient pas nationalisées.