Sainte-Barbe
Parmi les légendes des Saints de l’antiquité Chrétienne, la vie de Sainte-Barbe est celle qui rencontra probablement la plus grande audience. D’après la collection « mémoire de gaillette » du centre historique minier de Lewarde, la légende s’est enrichie de descriptions destinées à satisfaire les lecteurs jusqu’au moyen-âge. Elle serait née à Nicodémie vers 235 (aujourd'hui Izmit en Turquie). Son père Dioscore (de religion païenne) était d'un naturel cruel. Celui-ci voyant que sa fille à l'adolescence était d'une beauté remarquable, l'enferma dans une tour inaccessible. Elle profita de l'absence de celui-ci pour faire percer une troisième fenêtre à sa tour (à la suite de la visite d’un ange) en symbole de la trinité et traça en complément des signes de croix. Lorsqu’à son retour Dioscore, comprit que sa fille se convertissait au christianisme, il entra dans une colère terrible. Son père l’aurait d’abord traînée devant les tribunaux. Toujours selon la légende, il aurait été foudroyé après l’avoir torturée et décapitée. Pour cette raison, elle est devenue patronne de "tout ce qui tonne et détonne". Les canonniers (artillerie) ont pris Sainte-Barbe pour leur patronne ainsi que les mineurs de fond, les carriers, les artificiers et les sapeurs-pompiers.
La vie de Sainte-Barbe étant basée sur des sources uniquement légendaires, son nom a disparu du calendrier liturgique romain en 1970. Dans notre région, elle a donné son nom à de nombreuses fosses, paroisses, confréries, cités…
Jusqu’au début du XXe siècle, les ouvriers mineurs faisaient « les longues coupes ». C’étaient des postes de travail de plus de 12h par jour pendant la quinzaine précédant la Sainte-Barbe pour augmenter la paie (au détriment de la sécurité) et fêter dignement l’événement.
Quelles que soient leurs croyances, les mineurs ont toujours été attachés à elle. Malgré l'arrêt de l'exploitation minière en 1990, la fête de la Sainte-Barbe est toujours célébrée dans le bassin minier (le 4 décembre, jour de sa mort) à travers des retraites aux flambeaux, expositions, visites guidées, messes, banquets…
Comme dit la chanson : « Non, non Sainte-Barbe n’est pas morte, même si ses enfants n’ont plus d’ouvrage, elle veille encore… ».