Chemin de fer de la compagnie des mines d'Anzin

Valenciennes

Fresnes-Sur-Escaut

 Histoire du chemin de fer à vapeur.

Le fardier de Cugnot :

Le premier véhicule à vapeur de l’histoire est l’œuvre de l’ingénieur français du génie militaire Joseph Cugnot qui est originaire de Lorraine. En 1769, il réalisa le premier essai de voiture à vapeur dont l’objectif était de transporter des pièces d’artillerie. Malheureusement « le fardier » qui est considéré comme le premier véhicule de l’histoire finira sa course en 1770 dans un mur de pierre.

 Le fardier de Cugnot

Les débuts du chemin de fer sont liés à l’exploitation charbonnière. Dès 1670, dans la région de Newcastle est utilisé le rail en bois qui sera plaqué de fer vers 1750. Ces procédés permettent de faire tirer par un cheval de lourdes charges sans trop de difficultés. Il faut attendre le début du XIXe siècle et l’invention des premières locomotives à vapeur pour que le chemin de fer prenne véritablement son essor. La première locomotive à vapeur a été construite par l’ingénieur des mines Richard Trevithick en 1804 en Angleterre. Elle avait une puissance équivalente à un cheval. Elle parcourra plus de 15km sur les voies d’une mine de charbon avant que sa chaudière s’effondre suite à la rupture de boulon. Il construira une seconde locomotive en 1808 qui sera installée à Londres sur voie circulaire. Sous le poids de la machine, un rail se brisa provoquant son déraillement et mettant fin aux expérimentations de Richard Trevithick faute de moyens. A cette époque, la métallurgie ne permettait pas encore d’obtenir une résistance importante des rails en métal apparus vers 1776.

 La locomotive de Richard Trevithick (1804)

En 1827, un bon considérable est réalisé avec l’invention de la chaudière tubulaire par l’ingénieur français Marc Seguin. Celle-ci permet d’augmenter considérablement la puissance des locomotives avec 20 chevaux de puissance. Le brevet de la chaudière tubulaire sera racheté par l’ingénieur des mines George Stephenson originaire de Wylan. Il remporta en 1829 avec sa locomotive à vapeur « la fusée » le concours de Rain Hill. Il réalisa également entre 1826 et 1830 la ligne de chemin de fer entre Manchester et Liverpool. « La fusée » de Stephenson est considérée comme l’ancêtre de toutes les locomotives à vapeur qui d’ailleurs utiliseront jusqu’à leur déclin des chaudières tubulaires.

La première ligne de chemin de fer continentale est née en France en 1827 à l’initiative de l’ingénieur des mines Louis Antoine Beaunier dans l’importante région minière de Saint-Etienne. Elle relie Saint-Etienne à Andrézieux sur 18km.  Elle sera allongée par les frères Seguin de Saint-Etienne à Lyon et d’Andrézieux à Roanne. D’abord à traction animale, elle sera à partir de 1832 équipée de locomotive de Marc Seguin. En 1837, on inaugure le chemin de fer de Paris au Pecq. Le réseau ferré français s’étendra rapidement depuis Paris à l’ensemble du pays au cours du XIXe siècle surtout sous le second empire. Sous Napoléon III, la France se couvre de voies ferrées. Sous son règne seront notamment créées six grandes compagnies (Nord, Est, Ouest, Orléans, Paris-Lyon-Méditerranée et du midi). Napoléon III ordonna également que les tronçons de chemin de fer soient raccordés entre eux pour constituer un vaste réseau de circulation reliant Paris. Historiquement, la 3ème ligne de chemin de fer de France à traction à vapeur est inaugurée en 1838 entre Valenciennes et Denain à l’initiative de Paul Castiau ingénieur des mines à la compagnie des mines d’Anzin. Elle s’étendra ensuite jusqu’à Somain et Péruwelz en Belgique pour le transport du charbon, des ouvriers mineurs et des voyageurs. (Ci-dessous photo de la locomotive 020T « L’union 7 » construite par la compagnie des mines d’Anzin dans ses ateliers en 1886.

Collection CEF-Nord Denain

L’apogée de la traction à vapeur arrive au XXe siècle avec la création des Pacific 231. Ces locomotives à trois essieux moteurs couplés disposés entre un bogie à deux essieux porteurs à l’avant et un essieu porteur à l’arrière correspondant au chiffre « 231 ». Elles pouvaient atteindre 4500 chevaux avec d’importantes économies de fonctionnement. Elles consommaient 1.5 tonne de charbon qui était inséré dans la chaudière à échelle de 15 à 20 pelles à la minute. Un travail titanesque pour le chauffeur et le mécanicien.

La reconstruction du réseau ferré suite aux destructions liées au premier conflit mondial (où le chemin de fer joua un rôle très important pour le transport des troupes et des munitions) a rendu difficile l’équilibre financier des compagnies. En 1938 intervient donc la nationalisation des compagnies ferroviaires avec la création de la Société Nationale des chemins de Fer.

Après la seconde guerre mondiale, la vapeur entame son long déclin au profit du diesel et surtout avec le développement de la propulsion électrique qui fera naître le Train à Grande Vitesse à l’initiative de la SNCF. Le record de vitesse du TGV établi en France en 2007 est de 574km/heure. Le record de vitesse avec une locomotive à vapeur était de 202km/h.            

Denain dépôt des locomotives à vapeur des mines d'Anzin

Locotracteur des HBNPC ( collection CEF-Nord Denain )