En Bourgogne, dans le département de la Saône et Loire (secteur de Blanzy, le Creusot et Montceau-les-Mines) l’exploitation du charbon de manière artisanale semble avoir commencée au XVIe siècle. Des documents anciens (notamment une charte de 1510) mentionnent « la charbonnière du Crozot près de Mont-Cenis ». La ville du Creusot est née sur un gisement de charbon. Elle se développera surtout autour d’activité métallurgique.

L’exploitation jusqu’au milieu du XVIIIe siècle s’effectua par « crot » qui étaient des mines à ciel ouvert.  Dans les secteurs où le charbon était identifié, les pionniers de la mine creusaient des trous de faible diamètre. Le charbon était récupéré avant que la montée des eaux inonde celui-ci. Après l’inondation, on devait en foncer un nouveau et ainsi de suite. Au Creusot, « les crots » ont donné leur nom au bois qui est orienté en direction de Mont-Cenis.

A partir de 1768, M. de la chaise prend en charge l’exploitation du charbon de manière industrielle avec l’obtention de la première concession dite de Montcenis. Cette concession fut rachetée au début du XIXe siècle par la famille Chagot. Celle-ci fit creuser de nombreuses fosses, construit église, écoles, hôpital ainsi que de nombreuses cités minières. Elle transforma le lieu-dit de « Montceau » en une ville  qui deviendra Montceau-les-Mines à partir de 1836 et qui atteindra au XXe siècle plus de 20000 habitants.

La fonderie royale de canon du Creusot très gourmande en charbon puis en coke sera elle rachetée par la famille Schneider en 1836. Les années 1830 voyaient le développement en France du chemin de fer qui allait booster l’industrie. Il faudra toujours plus de charbon pour faire tourner les usines et pour faire avancer les locomotives. Il faudra également beaucoup de fer pour fabriquer rails et locomotives.

Les familles Chagot et Schneider jouèrent un rôle politique de premier ordre. Leonce Chagot (1822-1893) devint maire de Montceau, conseiller général et député. Au Creusot, les Schneider furent également maires, conseillers généraux et députés de père en fils. Cela eu un impact considérable sur la vie des ouvriers avec un paternalisme omniprésent. Les patrons qui géraient les affaires politiques n’hésitaient pas lors des grèves à envoyer des milliers de soldats pour protéger les usines et les mines… La grève de 1899 animée notamment par Etienne Merzet avait pour revendication de dénoncer une police au service des mines. Après 25 jours de conflit, les mineurs obtenaient gain de cause (notamment la reconnaissance de leur syndicat) grâce à l’arbitrage du gouvernement et suite à la demande des parlementaires du département à l’exception du député Schneider…

Pendant le premier conflit mondial, les usines du Creusot proposèrent dès janvier 1916 un prototype de cuirassé terrestre. Elles ont construit les premiers blindés français « les chars Schneider » à plusieurs centaines d’exemplaires.

Lors de la nationalisation, le bassin sera regroupé avec ceux de la Machine dans la Nièvre et d’Epinac également en Saône et Loire pour former les houillères de Blanzy. En 1958, un coup de grisou tua 20 mineurs au puits Plichon de Montceau-les-Mines. La plus importante catastrophe du bassin s’était déroulée en 1867. Un coup de grisou causa la perte de 89 mineurs au puits cinq sous.

Le dernier siège a cessé son activité en 1992 au puits Darcy. L’exploitation du charbon s’est terminée définitivement en 2000 avec la fermeture de la dernière « découverte ». Au total, le bassin de Blanzy aura fourni plus de 200 millions de tonnes de charbon.

Montceau-les-Mines un des deux chevalement du siège Darcy